De nombreux médias et entreprise ont choisi de quitter X.
Depuis son rachat par Elon Musk, X (anciennement Twitter) est au cœur de nombreuses controverses. De nombreux médias, entreprises et personnalités influentes ont annoncé leur départ. Le 19 novembre, le groupe Sud-Ouest a quitté X, suivant les exemples de Ouest-France, The Guardian et La Vanguardia. Pour beaucoup, ces départs reflètent une prise de position éthique face à une plateforme jugée moins sûre pour le journalisme.
Pourquoi un tel exode ?
Les nombreux départs de la plateforme X s’expliquent en majorité par ses changements profonds. D’une part, la réduction des politiques de modération a permis la circulation de contenus haineux et de fausses informations, créant un environnement de plus en plus problématique. Cela a entraîné une montée des discours discriminatoires et des fausses informations, rendant la plateforme de plus en plus polarisée. L’expérience utilisateur se dégrade, et la crédibilité de X s’effondre, ce qui provoque une perte de confiance des utilisateurs en quête d’un espace sûr et informatif. Cette situation impacte aussi les entreprises, qui peuvent voir leur communication remise en question.
De même, le passage à un modèle payant pour des services tels que les certifications et les statistiques analytiques accentue la fragmentation de la plateforme. Les créateurs de contenu et les petites entreprises, qui dépendent de ces outils pour améliorer leur contenu, se retrouvent désavantagés s’ils ne peuvent pas payer… Alors que ceux qui ont les moyens de payer s’accordent une visibilité disproportionnée.
Ces changements poussent de plus en plus d’utilisateurs et d’entreprises à quitter X, par crainte ou frustration face à la prolifération de ces contenus nuisibles.
Enfin, Elon Musk cherche également à élargir X au-delà de ses fonctions, combinant réseau social, mais aussi commerce en ligne, diffusion de contenus et paiements numériques.
Cependant, certains médias, comme Le Figaro et le groupe Les Échos-Le Parisien, choisissent de rester. Ils affirment vouloir défendre leurs voix sur la plateforme tout en appelant à un meilleur encadrement des réseaux sociaux pour protéger le travail des médias.
Où aller si on quitte X ?
L’exode massif de X ouvre la voie à des plateformes concurrentes, c’est le cas pour Bluesky. Fondée par Jack Dorsey, créateur de Twitter, la plateforme connaît une forte croissance, atteignant 20 millions d’utilisateurs fin novembre 2024 contre 5 millions à l’été 2024.
Cette progression rapide pose cependant des défis.
Bien que Bluesky ne soit pas encore concernée par toutes les obligations du Digital Services Act (DSA) européen, elle devra s’adapter. Ce règlement impose aux grandes plateformes (plus de 45 millions d’utilisateurs européens) de respecter des règles strictes. Bluesky doit ainsi déjà prévoir de nommer un représentant en Europe, publier son nombre d’utilisateurs sur une page dédiée et envisager d’ouvrir des bureaux dans l’Union européenne.
Pendant ce temps, Threads, l’alternative de Meta, progresse également avec 15 millions de nouvelles inscriptions, a annoncé Adam Mosseri, responsable d’Instagram.
De nombreux clients nous interrogent sur la manière de réagir face à la situation de X. Une question stratégique qui redessine le paysage des réseaux sociaux d’aujourd’hui. Il faut dire qu’au-delà de ces questions de valeurs, une importante partie des comptes a vu ses statistiques organiques chuter (à cause de l’exode des internautes, mais aussi des sujets qui y sont traités).
Toujours est-il, chaque cas est unique, et il est important de penser la stratégie digitale de façon globale, et non pas limitée à un seul réseau social.
Il peut, par exemple, être pertinent de mettre temporairement en pause la communication sur la plateforme, sans pour autant fermer son compte. L’essentiel est de rester fidèle aux valeurs de son entreprise et à ce que l’on souhaite transmettre à sa communauté, tout en étant conscient de ses choix. Cette « crise de X » peut aussi être une opportunité de se positionner sur une autre plateforme et ainsi de mettre à jour sa stratégie Social Media.
